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mercoledì 20 giugno 2012

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR MARTIN SCHULZ

ADZ


Rome, le 20 juin 2012

Lettre Ouverte à Monsieur Martin Schulz
Président du Parlement Européen
60, rue Wiertz
B-1047 Bruxelles
Belgique


Monsieur le Président,

je suis persuadée que nous semblerons à la postérité extrêmement bêtes.
Les hommes ne sont au-dessus ou au-dessous les uns des autres que par le plus ou moins de raison ou de moralité.
Ce qui m’a toujours paru funeste, ce n’est pas tant la coupure entre l’intelligentsia et le pouvoir, mais celle qui existe à l’intérieur même de l’intelligentsia. Tout cela est dans la nature des choses. Mais lorsque l’intelligentsia est foncièrement divisée, l’espoir d’une culture spirituelle et d’un progrès intellectuel communs à  tous et durables s’évanouisse.
La conception de l’intellectuel qui vit sur une île déserte, dans les catacombes, dans sa tour d’ivoire, de briques ou d’autre chose, ou encore sur un iceberg au milieu de l’océan, portant son talent comme le bossu sa bosse, suggère une série d’images certes séduisantes, mais qui dissimulent une vision romantique du créateur, stérile et mortellement dangereuse.
La raison et le sentiment sont toujours d’accord en moi pour me faire repousser tout ce qui veut nous ramener en enfance, en politique, en religion, en philosophie, en art. Ma raison et mon sentiment combattent plus que jamais l’idée des distinctions fictives, l’inégalité des conditions, imposée comme un droit acquis aux uns, comme une déchéance méritée aux autres. Plus que jamais je sens le besoin d’élever ce qui est bas et de relever ce qui est tombé. Jusqu’à ce que mon cœur s’épuise, il prendra le parti du faible. Tel est le rôle droit et facile d’une conscience qui n’est engagée par aucun intérêt personnel dans des intérêts de parti. Ceux qui ne peuvent en dire autant d’eux-mêmes auront certes du succès dans leur milieu, s’ils ont le talent d’éviter tout ce qui peut leur déplaire, et, plus ils auront ce talent, plus ils trouveront les moyens de satisfaire leurs passions. Mais ne les appelez point dans l’Histoire en témoignage de la vérité absolue. Du moment qu’ils font métier de leur opinion, leur opinion est sans valeur.
La politique n’est qu’un ramassis de blagues écœurant. Elle n’offre rien de nouveau. Son irrémédiable misère m’a empli d’amertume, dès ma jeunesse. Aussi, maintenant, n’ai-je aucune désillusion. Mais ce n’est pas en méprisant sa misère que j’en contemple l’étendue.
La liste des transgressions de la politique est longue !
La crise financière internationale n’a pas été une fatalité.
Cette crise n’est certainement pas une catastrophe naturelle.
Ce n’est pas une sanction divine.
Ce n’est pas une malédiction satanique, mais elle a ses racines dans des conduites et des défaillances humaines.
La crise a éclaté parce que les financiers ont agi avec cupidité, produisant des dérivés financiers hautement spéculatifs et dangereux. Mais rien ne serait arrivé si les politiques avaient pris des mesures. La politique n’a pas limité le périmètre d’action des financiers. Elle a laissé faire. Elle a permis aux entreprises financières de ne pas inscrire toutes leurs opérations dans le bilan, et de les cacher. Elle a admis que les banques ne disposent pas de suffisamment de fonds propres en face des risques qu’elles avaient pris.
Et les citoyens devront payer pour les banques.
La politique, c’est le service de la Cité. Elle doit être, idéalement, au service des citoyens, du bien commun, de l’intérêt public. Aujourd’hui, elle est détournée, au service des intérêts de quelques-uns seulement, autrement dit, l’économique, et surtout le financier, priment sur le politique. 
La politique laisse le travail législatif aux mains des institutions financières elles-mêmes.
Je ne veux pas croire que cette Humanité dont je sens vibrer en moi toutes les cordes harmonieuses et discordantes, dont j’aime les qualités et les défauts quand même, dont je consens à accepter toutes les responsabilités bonnes ou mauvaises plutôt que de m’en dégager par le dédain, soit frappée à mort.
Que la politique pense et dise ce qu’elle veut.
Qu’importent tels ou tels groupes d’hommes, tels noms propres devenus drapeaux, telles personnalités devenues réclames ?
Laissons-les à leurs appréciations critiques, puisqu’ils nous divisent et nous arment les uns contre les autres ; ne demandons à personne ce qu’il était et ce qu’il voulait hier. Hier tout le monde s’est trompé, sachons ce que nous voulons aujourd’hui.
Je sais des âmes douces et, généreuses qui, en ce moment terrible de notre Histoire, se reprochent d’avoir aimé et servi la cause du faible. Elles ne voient qu’un point dans l’espace, elles croient que le peuple qu’elles ont aimé et servi n’existe plus, parce qu’à sa place une horde de bandits, suivie d’une petite armée d’hommes égarés, s’est emparée momentanément du théâtre de la lutte. Ces bonnes âmes ont un effort à faire pour se dire que ce qu’il y avait de bon dans le pauvre et d’intéressant dans le déshérité existe toujours ; seulement il n’est plus là et le bouleversement politique l’a écarté de la scène. Voilà pourquoi nous sommes malades et pourquoi mon âme est brisée.
La Démocratie est une chose qui ne s’impose pas, c’est une libre plante qui ne croît que sur les terrains fertiles dans l’air salubre.
Elle ne pousse pas de racines sur les barricades, nous le savons maintenant !
Elle y est immédiatement foulée aux pieds du vainqueur, quel qu’il soit. C’est être fou de croire qu’on sort d’un combat avec le respect du droit humain. Toute guerre civile a enfanté et enfantera le forfait. Un fanatisme patriotique est le premier sentiment de cette lutte. Je n’y vois rien de vital, rien de rationnel, rien de constitué, rien de constituable. C’est une orgie de prétendus rénovateurs qui n’ont pas une idée, pas un principe, pas la moindre organisation sérieuse, pas la moindre solidarité avec la Nation, pas la moindre ouverture vers l’avenir. Ignorance, cynisme, brutalité, voilà tout ce qui émane de cette prétendue révolution sociale. Déchaînement des instincts les plus bas, impuissance des ambitions sans pudeur, scandale des usurpations sans vergogne, voilà le spectacle auquel nous assistons.
Et moi, je devrais voir ces choses avec une stoïque indifférence !
Je devrais dire :
« L’homme est ainsi fait ; le crime est son expression, l’infamie est sa nature ? » 
Non, cent fois non.
Je veux croire encore que l’Humanité compte dans son sein des hommes sensés en grand nombre, et que ceux-là souffrent et rougissent de voir des bandits se parer de son nom.
N’a-t-elle pas un seul membre capable de protester contre les principes idiots, contre la démence furieuse ?
Quelle Humanité est là ?
Une Humanité qui a perdu l’idéal ne se survit pas à elle-même.
Humanité n’est pas un vain mot.
L’Humanité est indignée en moi et avec moi.
Sa mort ne féconde rien et ceux qui respirent ses fétides émanations sont frappés du mal qui l’a tuée. Nous avons à faire les immenses efforts de la fraternité pour réparer les ravages de la haine. Nous mourrons tous vivants et tous chauds. Je préfère cela à un hivernage dans les glaces, à une mort anticipée. Et d’ailleurs, moi, je ne pourrais pas faire autrement.
Les grandeurs passées n’ont plus de place à prendre dans l’Histoire des hommes. L’Histoire de l’homme nous a montré une succession de grands Empires qui sont tombés en poussière ; l’Egypte, l’Assyrie, la Perse, Rome ont grandi et se sont abîmées. Pour qu’il nous soit donné d’éviter leur destin, il faut que nous évitions leurs fautes. C’en est fait des dieux qui exploitent les peuples, c’en est fait des peuples exploités qui ont consenti à leur propre abaissement.
Je tiens à Vous parler un instant, Monsieur le Président, bien que je sois à peine en mesure d’écrire quelque chose d’utile.
L’idéologie rend sourds et aveugles. Elle refuse d’écouter ce qui n’entre pas dans son univers sectaire.
La grande majorité des gens sont sourds et aveugles aux problèmes du monde !
Tant qu’ils ne sont pas directement concernés et que les fléaux ne leur tombent pas sur la tête, ils s’en moquent !
Ils ne voient même pas qu’une grande partie de ces problèmes ont une incidence directe sur leur vie. La Liberté n’est pas une exigence que nous devrions attendre de la société ou de l’Etat ; elle est d’abord une exigence intérieure. Quand les prisons de nos regards et les tombeaux des mots s’ouvrent, quand les barbelés de nos représentations sont arrachés, quand les écrans et les voiles de nos esprits sont déchirés et que les regards en miroirs sont brisés, alors les regards simples, pauvres et nus se lèvent et, sans appui, marchent à travers les murs. Comme les vitraux d’une cathédrale de lumière, ils dansent les mille couleurs des choses. Sur la montagne vide, par delà la grâce des mots et la lourdeur des choses, les mots se font silence-sonore, ténèbres-lumineuses, absence-présence.
Folie humaine ou sagesse divine?
Les autres peuples ne sont pas seulement des hommes, ce sont aussi nos frères, et de bien des façons nos intérêts sont les leurs. S’ils souffrent, il nous faut souffrir aussi et tout ce qui leur arrive d’heureux nous est aussi un bienfait. Nous ne pouvons pas nous attendre à voir les Autres se conformer à notre idéal. Nous ne pouvons que les aider à réaliser ce qu’il y a de plus élevé dans le leur et les encourager dans tout effort de perfectionnement moral. Toutes les fois qu’on donne trop généreusement de l’argent, c’est pour se débarrasser de quelque responsabilité plutôt que par charité vraie.
Mon professeur de religion au lycée, un jésuite italien, faisait comprendre cette idée par une image simple, mais bien frappante. Il racontait qu’un jour se promenant, il vit sur une colline, en face, une forme monstrueuse ; en s’approchant, il y découvrit un homme ; quand il fut tout près, il reconnut son frère.
Les guerres ont ébloui l’imagination de l’Humanité…
On nous parle de la pompe, de tout l’appareil glorieux de la guerre, on répète que chaque soldat porte un bâton de maréchal dans son havresac, mais nous sommes impuissants à imaginer les souffrances infinies qu’elle a causées à la race humaine. Le carnage et la douleur qui proviennent de la guerre sont affreux, et c’est là un irrésistible argument en faveur de l’arbitrage.
L’état de choses actuel est une honte pour l’espèce humaine. On peut excuser les tribus primitives qui décidaient leurs querelles par la force de la massue ; mais que des Nations civilisées emploient de semblables moyens, voilà qui répugne non seulement à notre sens moral, mais à notre sens commun.
Aujourd’hui 117 Etats membres contribuent aux effectifs des OMP. 14 Etats fournissent chacun plus de 2 000 hommes. Parmi eux, le sous-continent indien, qui fournit plus de 30 000 casques bleus, soit le tiers du total, constitue de loin le premier contributeur de troupes. Le Bangladesh, le Pakistan, l’Inde et l’Ethiopie sont les quatre premiers contributeurs.
Les dépenses militaires mondiales en 2011 sont estimées à 1 740 milliards de dollars. Mais les armées étant presque toutes recrutées par engagement, les dépenses réelles sont beaucoup plus grandes.
En présentant, à Londres, son rapport annuel sur l’équilibre des forces armées dans le monde, le directeur général de l’IISS John Chipman a souligné que « en Europe, les budgets de la défense restent sous pression et les coupes se poursuivent […]. Entre 2008 et 2010, il y a eu des réductions des budgets de défense dans 16 pays européens membres de l’Otan. Dans une bonne partie de ces pays, les baisses estimées ont dépassé les 10%. »
Alors quen Asie, la tendance est inverse, en partie à cause de la hausse annuelle à deux chiffres du budget chinois de la défense, lequel est désormais le second, derrière celui des Etats-Unis. Et si les Pays d’Asie augmentent leurs dépenses militaires, ce sont les industriels de l’armement américains et européens qui en profitent. Selon un dernier classement du SIPRI, sur les 100 premières entreprises liées au secteur de la défense, seulement 12 sont asiatiques. Et pour la plupart, elles fabriquent des équipements acquis sous licence par leur gouvernement.
Il est impossible de considérer de tels préparatifs militaires sans concevoir les plus grandes inquiétudes. S’ils ne nous mènent pas à la guerre, c’est à la banqueroute et à la ruine qu’ils nous conduiront un jour.
Certainement il y a des considérations plus grandes et plus graves que celles qui concernent l’argent ; mais en somme l’argent représente de la vie et du labeur humains. Les principaux Pays de L’Europe s’enfoncent de plus en plus dans la dette. Si la Grèce arrive en tête du classement en terme de dette par rapport au PIB, c’est l’Allemagne qui décroche la première place pour le montant brut. Pays symbole de la rigueur, l’Allemagne possède pourtant la dette la plus élevée du Vieux Continent avec 2 079 milliards d’euros de passif.
Si l’on additionne les montants des dettes contractées par les gouvernements du monde entier, on voit qu’ils atteignaient en 2010 le chiffre de 46 000 milliards de dollars, fardeau fabuleux, terrible, écrasant.
Que dirons-nous aujourd’hui ?
Ces dettes réunies s’élèvent à plus de 90 000 milliards-euros dont 45 000 milliards-euros pour la dette publique et grandissent de jour en jour. Le pis est que la plus grande partie de cette charge énorme, terrifiante, n’est représentée par aucune valeur réelle, n’a rien produit d’utile ; purement et simplement on l’a gaspillée, ou, ce qui, au point de vue international, est plus triste, on l’a dépensée à faire la guerre ou à préparer la guerre. De fait, jamais, aujourd’hui, nous ne connaissons le véritable état de Paix ; en réalité, nous sommes toujours en guerre, sans batailles, sans carnage, heureusement, mais non sans de terribles souffrances.
L’ambitieux programme de surveillance aérienne, dont le centre de traitement et de commandement, dans le cadre des programmes développés par l’Otan pour « mutualiser les moyens », est installé sur la base aérienne de Sigonella, en Sicile, contribue-t-il à la Paix ou au contraire intensifie-t-il les conflits et met-il en péril les Démocraties en Europe ?
Et voilà qu’à présent notre réalité nationale est envahie par la guerre. Ses intérêts engagés sont énormes, et les intérêts de toutes les Nations sont si entremêles qu’aujourd’hui toute guerre est, de fait, une guerre civile. Une guerre qui non seulement n’est plus lointaine pour qui avait l’habitude de la voir dans des géographies ou des calendriers distants, mais qui commence à gouverner les décisions et indécisions de ceux qui ont cru que les conflits belliqueux ne se trouvaient que dans les bulletins d’informations et les films de lieux aussi lointains que l’Iraq, l’Afghanistan.
Bien que ma formule ne soit pas « la Paix à tout prix », je n’ai pas honte de dire qu’elle est « la Paix presque à tout prix ».
Evidemment il y a un certain nombre de questions vitales qu’on ne peut soumettre à l’arbitrage, mais Bertrand Russell, qui fait autorité, disait qu’il n’y a pas eu un seul cas de guerre que l’on n’eût pu régler sans avoir recours aux armes.
Si les dépenses continuaient à marcher du même pas, le jour arriverait où les Européens ne seraient plus qu’un peuple de mendiants devant une rangée de casernes !
En réalité la religion de l’Europe n’est pas le Christianisme : c’est le culte du dieu de la guerre. Et pourtant on a produit plus de changements dans la constitution du monde par la discussion que par la guerre, et même là où l’on s’est servi de la guerre, la plume a bien souvent dominé l’épée.
Les idées sont plus puissantes que les baïonnettes ! 
Bien des Pays travaillent aussi à se faire la guerre, et d’une façon tout aussi stupide, par des vexations financières. Mais, de fait, les pires barrières sont celles que les Nations ont élevées entre elles : barrières de douanes, de droits d’entrée, pis encore, toutes les jalousies, toutes les malveillances sans raison qui font que chacune attribue à l’autre de desseins hostiles, que nulle d’entre elles n’a jamais conçus peut-être. Ce même esprit de jalousie et d’hostilité qui est si souvent au fond des relations internationales, aigrit aussi de la plus triste façon la politique intérieure. Mais insulter n’est pas discuter ; c’est plutôt confesser sa faiblesse.
On ne peut pas songer à l’état de l’Europe sans inquiétude.
Les ouvriers fournissent pour de bien pauvres salaires des heures de travail terriblement longues. Qu’on lise les rapports et l’on verra la misérable condition des travailleurs.
Et la condition des petits propriétaires ne vaut guère mieux.
Les luttes entre le capital et le travail sont en train d’appauvrir notre commerce, de gêner l’essor de nos manufactures et, pour peu qu’elles durent, elles feront baisser les salaires en abaissant la demande.
On a en effet une variété très considérable de problèmes qui demandent une solution immédiate.
Et le risque de voir de plus en plus l’Europe de tomber dans le gouffre de la pauvreté existe et n’a jamais aussi été élevé !
Il faut que les Etats fassent des économies et de vraies économies non sur le dos des pauvres et des classes moyennes mais sur celui des nantis de la politique par priorité. Sait-on, par exemple, que les parlementaires, alors qu’ils sont censés donner l’exemple, bénéficient de régimes spéciaux particulièrement avantageux. 
Les affaires publiques – commissions, élections et réunions électorales, discours, conseils municipaux ou généraux – voilà des choses peu romanesques sans doute, qui n’éblouissent pas l’imagination et ne font pas battre le cœur. Cependant un vote en temps de Paix vaut un coup d’épée en temps de guerre, et son efficacité n’est pas moindre, bien qu’il ne soit point versé de sang et que la Paix ne soit point troublée.
Le vote n’est pas un droit : c’est un devoir que nous devons tous nous préparer à remplir.
Monsieur le Président, les peuples doivent pouvoir participer à la construction de nouveaux modèles de vie et parvenir ainsi à réaliser des sociétés plus justes et plus fraternelles.
Ecoutez la voix des peuples et ne Vous laissez pas manipuler par ceux qui cherchent toujours à favoriser le capital financier et à imposer leurs propres intérêts économiques, politiques et militaires plutôt que la vie de l’Humanité. Ce sont les mêmes qui détruisent l’environnement et les Libertés citoyennes et qui engendrent la faim, la pauvreté et la marginalité.
Monsieur le Président, je suis certaine que Vos décisions iront dans la bonne direction.
Monsieur le Président, je Vous souhaite beaucoup de force et d’espérance pour être au service des peuples et du monde.
Monsieur le Président, je Vous prie de croire en mes sentiments de très haute estime et les plus dévoués.


Assunta Daniela Zini
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