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Informazioni personali

mercoledì 20 giugno 2012

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR MARTIN SCHULZ

ADZ


Rome, le 20 juin 2012

Lettre Ouverte à Monsieur Martin Schulz
Président du Parlement Européen
60, rue Wiertz
B-1047 Bruxelles
Belgique


Monsieur le Président,

je suis persuadée que nous semblerons à la postérité extrêmement bêtes.
Les hommes ne sont au-dessus ou au-dessous les uns des autres que par le plus ou moins de raison ou de moralité.
Ce qui m’a toujours paru funeste, ce n’est pas tant la coupure entre l’intelligentsia et le pouvoir, mais celle qui existe à l’intérieur même de l’intelligentsia. Tout cela est dans la nature des choses. Mais lorsque l’intelligentsia est foncièrement divisée, l’espoir d’une culture spirituelle et d’un progrès intellectuel communs à  tous et durables s’évanouisse.
La conception de l’intellectuel qui vit sur une île déserte, dans les catacombes, dans sa tour d’ivoire, de briques ou d’autre chose, ou encore sur un iceberg au milieu de l’océan, portant son talent comme le bossu sa bosse, suggère une série d’images certes séduisantes, mais qui dissimulent une vision romantique du créateur, stérile et mortellement dangereuse.
La raison et le sentiment sont toujours d’accord en moi pour me faire repousser tout ce qui veut nous ramener en enfance, en politique, en religion, en philosophie, en art. Ma raison et mon sentiment combattent plus que jamais l’idée des distinctions fictives, l’inégalité des conditions, imposée comme un droit acquis aux uns, comme une déchéance méritée aux autres. Plus que jamais je sens le besoin d’élever ce qui est bas et de relever ce qui est tombé. Jusqu’à ce que mon cœur s’épuise, il prendra le parti du faible. Tel est le rôle droit et facile d’une conscience qui n’est engagée par aucun intérêt personnel dans des intérêts de parti. Ceux qui ne peuvent en dire autant d’eux-mêmes auront certes du succès dans leur milieu, s’ils ont le talent d’éviter tout ce qui peut leur déplaire, et, plus ils auront ce talent, plus ils trouveront les moyens de satisfaire leurs passions. Mais ne les appelez point dans l’Histoire en témoignage de la vérité absolue. Du moment qu’ils font métier de leur opinion, leur opinion est sans valeur.
La politique n’est qu’un ramassis de blagues écœurant. Elle n’offre rien de nouveau. Son irrémédiable misère m’a empli d’amertume, dès ma jeunesse. Aussi, maintenant, n’ai-je aucune désillusion. Mais ce n’est pas en méprisant sa misère que j’en contemple l’étendue.
La liste des transgressions de la politique est longue !
La crise financière internationale n’a pas été une fatalité.
Cette crise n’est certainement pas une catastrophe naturelle.
Ce n’est pas une sanction divine.
Ce n’est pas une malédiction satanique, mais elle a ses racines dans des conduites et des défaillances humaines.
La crise a éclaté parce que les financiers ont agi avec cupidité, produisant des dérivés financiers hautement spéculatifs et dangereux. Mais rien ne serait arrivé si les politiques avaient pris des mesures. La politique n’a pas limité le périmètre d’action des financiers. Elle a laissé faire. Elle a permis aux entreprises financières de ne pas inscrire toutes leurs opérations dans le bilan, et de les cacher. Elle a admis que les banques ne disposent pas de suffisamment de fonds propres en face des risques qu’elles avaient pris.
Et les citoyens devront payer pour les banques.
La politique, c’est le service de la Cité. Elle doit être, idéalement, au service des citoyens, du bien commun, de l’intérêt public. Aujourd’hui, elle est détournée, au service des intérêts de quelques-uns seulement, autrement dit, l’économique, et surtout le financier, priment sur le politique. 
La politique laisse le travail législatif aux mains des institutions financières elles-mêmes.
Je ne veux pas croire que cette Humanité dont je sens vibrer en moi toutes les cordes harmonieuses et discordantes, dont j’aime les qualités et les défauts quand même, dont je consens à accepter toutes les responsabilités bonnes ou mauvaises plutôt que de m’en dégager par le dédain, soit frappée à mort.
Que la politique pense et dise ce qu’elle veut.
Qu’importent tels ou tels groupes d’hommes, tels noms propres devenus drapeaux, telles personnalités devenues réclames ?
Laissons-les à leurs appréciations critiques, puisqu’ils nous divisent et nous arment les uns contre les autres ; ne demandons à personne ce qu’il était et ce qu’il voulait hier. Hier tout le monde s’est trompé, sachons ce que nous voulons aujourd’hui.
Je sais des âmes douces et, généreuses qui, en ce moment terrible de notre Histoire, se reprochent d’avoir aimé et servi la cause du faible. Elles ne voient qu’un point dans l’espace, elles croient que le peuple qu’elles ont aimé et servi n’existe plus, parce qu’à sa place une horde de bandits, suivie d’une petite armée d’hommes égarés, s’est emparée momentanément du théâtre de la lutte. Ces bonnes âmes ont un effort à faire pour se dire que ce qu’il y avait de bon dans le pauvre et d’intéressant dans le déshérité existe toujours ; seulement il n’est plus là et le bouleversement politique l’a écarté de la scène. Voilà pourquoi nous sommes malades et pourquoi mon âme est brisée.
La Démocratie est une chose qui ne s’impose pas, c’est une libre plante qui ne croît que sur les terrains fertiles dans l’air salubre.
Elle ne pousse pas de racines sur les barricades, nous le savons maintenant !
Elle y est immédiatement foulée aux pieds du vainqueur, quel qu’il soit. C’est être fou de croire qu’on sort d’un combat avec le respect du droit humain. Toute guerre civile a enfanté et enfantera le forfait. Un fanatisme patriotique est le premier sentiment de cette lutte. Je n’y vois rien de vital, rien de rationnel, rien de constitué, rien de constituable. C’est une orgie de prétendus rénovateurs qui n’ont pas une idée, pas un principe, pas la moindre organisation sérieuse, pas la moindre solidarité avec la Nation, pas la moindre ouverture vers l’avenir. Ignorance, cynisme, brutalité, voilà tout ce qui émane de cette prétendue révolution sociale. Déchaînement des instincts les plus bas, impuissance des ambitions sans pudeur, scandale des usurpations sans vergogne, voilà le spectacle auquel nous assistons.
Et moi, je devrais voir ces choses avec une stoïque indifférence !
Je devrais dire :
« L’homme est ainsi fait ; le crime est son expression, l’infamie est sa nature ? » 
Non, cent fois non.
Je veux croire encore que l’Humanité compte dans son sein des hommes sensés en grand nombre, et que ceux-là souffrent et rougissent de voir des bandits se parer de son nom.
N’a-t-elle pas un seul membre capable de protester contre les principes idiots, contre la démence furieuse ?
Quelle Humanité est là ?
Une Humanité qui a perdu l’idéal ne se survit pas à elle-même.
Humanité n’est pas un vain mot.
L’Humanité est indignée en moi et avec moi.
Sa mort ne féconde rien et ceux qui respirent ses fétides émanations sont frappés du mal qui l’a tuée. Nous avons à faire les immenses efforts de la fraternité pour réparer les ravages de la haine. Nous mourrons tous vivants et tous chauds. Je préfère cela à un hivernage dans les glaces, à une mort anticipée. Et d’ailleurs, moi, je ne pourrais pas faire autrement.
Les grandeurs passées n’ont plus de place à prendre dans l’Histoire des hommes. L’Histoire de l’homme nous a montré une succession de grands Empires qui sont tombés en poussière ; l’Egypte, l’Assyrie, la Perse, Rome ont grandi et se sont abîmées. Pour qu’il nous soit donné d’éviter leur destin, il faut que nous évitions leurs fautes. C’en est fait des dieux qui exploitent les peuples, c’en est fait des peuples exploités qui ont consenti à leur propre abaissement.
Je tiens à Vous parler un instant, Monsieur le Président, bien que je sois à peine en mesure d’écrire quelque chose d’utile.
L’idéologie rend sourds et aveugles. Elle refuse d’écouter ce qui n’entre pas dans son univers sectaire.
La grande majorité des gens sont sourds et aveugles aux problèmes du monde !
Tant qu’ils ne sont pas directement concernés et que les fléaux ne leur tombent pas sur la tête, ils s’en moquent !
Ils ne voient même pas qu’une grande partie de ces problèmes ont une incidence directe sur leur vie. La Liberté n’est pas une exigence que nous devrions attendre de la société ou de l’Etat ; elle est d’abord une exigence intérieure. Quand les prisons de nos regards et les tombeaux des mots s’ouvrent, quand les barbelés de nos représentations sont arrachés, quand les écrans et les voiles de nos esprits sont déchirés et que les regards en miroirs sont brisés, alors les regards simples, pauvres et nus se lèvent et, sans appui, marchent à travers les murs. Comme les vitraux d’une cathédrale de lumière, ils dansent les mille couleurs des choses. Sur la montagne vide, par delà la grâce des mots et la lourdeur des choses, les mots se font silence-sonore, ténèbres-lumineuses, absence-présence.
Folie humaine ou sagesse divine?
Les autres peuples ne sont pas seulement des hommes, ce sont aussi nos frères, et de bien des façons nos intérêts sont les leurs. S’ils souffrent, il nous faut souffrir aussi et tout ce qui leur arrive d’heureux nous est aussi un bienfait. Nous ne pouvons pas nous attendre à voir les Autres se conformer à notre idéal. Nous ne pouvons que les aider à réaliser ce qu’il y a de plus élevé dans le leur et les encourager dans tout effort de perfectionnement moral. Toutes les fois qu’on donne trop généreusement de l’argent, c’est pour se débarrasser de quelque responsabilité plutôt que par charité vraie.
Mon professeur de religion au lycée, un jésuite italien, faisait comprendre cette idée par une image simple, mais bien frappante. Il racontait qu’un jour se promenant, il vit sur une colline, en face, une forme monstrueuse ; en s’approchant, il y découvrit un homme ; quand il fut tout près, il reconnut son frère.
Les guerres ont ébloui l’imagination de l’Humanité…
On nous parle de la pompe, de tout l’appareil glorieux de la guerre, on répète que chaque soldat porte un bâton de maréchal dans son havresac, mais nous sommes impuissants à imaginer les souffrances infinies qu’elle a causées à la race humaine. Le carnage et la douleur qui proviennent de la guerre sont affreux, et c’est là un irrésistible argument en faveur de l’arbitrage.
L’état de choses actuel est une honte pour l’espèce humaine. On peut excuser les tribus primitives qui décidaient leurs querelles par la force de la massue ; mais que des Nations civilisées emploient de semblables moyens, voilà qui répugne non seulement à notre sens moral, mais à notre sens commun.
Aujourd’hui 117 Etats membres contribuent aux effectifs des OMP. 14 Etats fournissent chacun plus de 2 000 hommes. Parmi eux, le sous-continent indien, qui fournit plus de 30 000 casques bleus, soit le tiers du total, constitue de loin le premier contributeur de troupes. Le Bangladesh, le Pakistan, l’Inde et l’Ethiopie sont les quatre premiers contributeurs.
Les dépenses militaires mondiales en 2011 sont estimées à 1 740 milliards de dollars. Mais les armées étant presque toutes recrutées par engagement, les dépenses réelles sont beaucoup plus grandes.
En présentant, à Londres, son rapport annuel sur l’équilibre des forces armées dans le monde, le directeur général de l’IISS John Chipman a souligné que « en Europe, les budgets de la défense restent sous pression et les coupes se poursuivent […]. Entre 2008 et 2010, il y a eu des réductions des budgets de défense dans 16 pays européens membres de l’Otan. Dans une bonne partie de ces pays, les baisses estimées ont dépassé les 10%. »
Alors quen Asie, la tendance est inverse, en partie à cause de la hausse annuelle à deux chiffres du budget chinois de la défense, lequel est désormais le second, derrière celui des Etats-Unis. Et si les Pays d’Asie augmentent leurs dépenses militaires, ce sont les industriels de l’armement américains et européens qui en profitent. Selon un dernier classement du SIPRI, sur les 100 premières entreprises liées au secteur de la défense, seulement 12 sont asiatiques. Et pour la plupart, elles fabriquent des équipements acquis sous licence par leur gouvernement.
Il est impossible de considérer de tels préparatifs militaires sans concevoir les plus grandes inquiétudes. S’ils ne nous mènent pas à la guerre, c’est à la banqueroute et à la ruine qu’ils nous conduiront un jour.
Certainement il y a des considérations plus grandes et plus graves que celles qui concernent l’argent ; mais en somme l’argent représente de la vie et du labeur humains. Les principaux Pays de L’Europe s’enfoncent de plus en plus dans la dette. Si la Grèce arrive en tête du classement en terme de dette par rapport au PIB, c’est l’Allemagne qui décroche la première place pour le montant brut. Pays symbole de la rigueur, l’Allemagne possède pourtant la dette la plus élevée du Vieux Continent avec 2 079 milliards d’euros de passif.
Si l’on additionne les montants des dettes contractées par les gouvernements du monde entier, on voit qu’ils atteignaient en 2010 le chiffre de 46 000 milliards de dollars, fardeau fabuleux, terrible, écrasant.
Que dirons-nous aujourd’hui ?
Ces dettes réunies s’élèvent à plus de 90 000 milliards-euros dont 45 000 milliards-euros pour la dette publique et grandissent de jour en jour. Le pis est que la plus grande partie de cette charge énorme, terrifiante, n’est représentée par aucune valeur réelle, n’a rien produit d’utile ; purement et simplement on l’a gaspillée, ou, ce qui, au point de vue international, est plus triste, on l’a dépensée à faire la guerre ou à préparer la guerre. De fait, jamais, aujourd’hui, nous ne connaissons le véritable état de Paix ; en réalité, nous sommes toujours en guerre, sans batailles, sans carnage, heureusement, mais non sans de terribles souffrances.
L’ambitieux programme de surveillance aérienne, dont le centre de traitement et de commandement, dans le cadre des programmes développés par l’Otan pour « mutualiser les moyens », est installé sur la base aérienne de Sigonella, en Sicile, contribue-t-il à la Paix ou au contraire intensifie-t-il les conflits et met-il en péril les Démocraties en Europe ?
Et voilà qu’à présent notre réalité nationale est envahie par la guerre. Ses intérêts engagés sont énormes, et les intérêts de toutes les Nations sont si entremêles qu’aujourd’hui toute guerre est, de fait, une guerre civile. Une guerre qui non seulement n’est plus lointaine pour qui avait l’habitude de la voir dans des géographies ou des calendriers distants, mais qui commence à gouverner les décisions et indécisions de ceux qui ont cru que les conflits belliqueux ne se trouvaient que dans les bulletins d’informations et les films de lieux aussi lointains que l’Iraq, l’Afghanistan.
Bien que ma formule ne soit pas « la Paix à tout prix », je n’ai pas honte de dire qu’elle est « la Paix presque à tout prix ».
Evidemment il y a un certain nombre de questions vitales qu’on ne peut soumettre à l’arbitrage, mais Bertrand Russell, qui fait autorité, disait qu’il n’y a pas eu un seul cas de guerre que l’on n’eût pu régler sans avoir recours aux armes.
Si les dépenses continuaient à marcher du même pas, le jour arriverait où les Européens ne seraient plus qu’un peuple de mendiants devant une rangée de casernes !
En réalité la religion de l’Europe n’est pas le Christianisme : c’est le culte du dieu de la guerre. Et pourtant on a produit plus de changements dans la constitution du monde par la discussion que par la guerre, et même là où l’on s’est servi de la guerre, la plume a bien souvent dominé l’épée.
Les idées sont plus puissantes que les baïonnettes ! 
Bien des Pays travaillent aussi à se faire la guerre, et d’une façon tout aussi stupide, par des vexations financières. Mais, de fait, les pires barrières sont celles que les Nations ont élevées entre elles : barrières de douanes, de droits d’entrée, pis encore, toutes les jalousies, toutes les malveillances sans raison qui font que chacune attribue à l’autre de desseins hostiles, que nulle d’entre elles n’a jamais conçus peut-être. Ce même esprit de jalousie et d’hostilité qui est si souvent au fond des relations internationales, aigrit aussi de la plus triste façon la politique intérieure. Mais insulter n’est pas discuter ; c’est plutôt confesser sa faiblesse.
On ne peut pas songer à l’état de l’Europe sans inquiétude.
Les ouvriers fournissent pour de bien pauvres salaires des heures de travail terriblement longues. Qu’on lise les rapports et l’on verra la misérable condition des travailleurs.
Et la condition des petits propriétaires ne vaut guère mieux.
Les luttes entre le capital et le travail sont en train d’appauvrir notre commerce, de gêner l’essor de nos manufactures et, pour peu qu’elles durent, elles feront baisser les salaires en abaissant la demande.
On a en effet une variété très considérable de problèmes qui demandent une solution immédiate.
Et le risque de voir de plus en plus l’Europe de tomber dans le gouffre de la pauvreté existe et n’a jamais aussi été élevé !
Il faut que les Etats fassent des économies et de vraies économies non sur le dos des pauvres et des classes moyennes mais sur celui des nantis de la politique par priorité. Sait-on, par exemple, que les parlementaires, alors qu’ils sont censés donner l’exemple, bénéficient de régimes spéciaux particulièrement avantageux. 
Les affaires publiques – commissions, élections et réunions électorales, discours, conseils municipaux ou généraux – voilà des choses peu romanesques sans doute, qui n’éblouissent pas l’imagination et ne font pas battre le cœur. Cependant un vote en temps de Paix vaut un coup d’épée en temps de guerre, et son efficacité n’est pas moindre, bien qu’il ne soit point versé de sang et que la Paix ne soit point troublée.
Le vote n’est pas un droit : c’est un devoir que nous devons tous nous préparer à remplir.
Monsieur le Président, les peuples doivent pouvoir participer à la construction de nouveaux modèles de vie et parvenir ainsi à réaliser des sociétés plus justes et plus fraternelles.
Ecoutez la voix des peuples et ne Vous laissez pas manipuler par ceux qui cherchent toujours à favoriser le capital financier et à imposer leurs propres intérêts économiques, politiques et militaires plutôt que la vie de l’Humanité. Ce sont les mêmes qui détruisent l’environnement et les Libertés citoyennes et qui engendrent la faim, la pauvreté et la marginalité.
Monsieur le Président, je suis certaine que Vos décisions iront dans la bonne direction.
Monsieur le Président, je Vous souhaite beaucoup de force et d’espérance pour être au service des peuples et du monde.
Monsieur le Président, je Vous prie de croire en mes sentiments de très haute estime et les plus dévoués.


Assunta Daniela Zini
Copyright © 2012 ADZ





lunedì 18 giugno 2012

IRAN IL PAESE DELLE ROSE VIII. Faida greco-persiana: Europa e il mito dell’Occidente



“Viaggiare è il più personale dei piaceri. […]”
con questa frase Vita Sackville-West introduce i suoi ricordi di viaggio in Persia.

IRAN
il paese delle rose

“[…]
Hame-ye alam tanast va Iran del
Nist qaviyande zin qiyas khejel
[…]”
Nezami Ganjavi, Haft peykar

VIII. Faida greco-persiana:
Europa e il mito dell’Occidente
“Eppure, in questa tragica vigilia non esiste altra salvezza. Non esiste, per la sinistra europea, altra politica estera. Stati Uniti d’Europa. Assemblea europea. Il resto è “ flatus vocis”, il resto è catastrofe.
Carlo Rosselli [1899-1937], 1935


Sam Drukker

Non bene conveniunt nec in una sede morantur
maiestas et amor; sceptri gravitate relicta
ille pater rectorque deum, cui dextra trisulcis
ignibus armata est, qui nutu concutit orbem,
induitur faciem tauri mixtusque iuvencis
mugit et in teneris formosus obambulat herbis.
Quippe color nivis est, quam nec vestigia duri
calcavere pedis nec solvit aquaticus auster.
Colla toris exstant, armis palearia pendent,
cornua vara quidem, sed quae contendere possis
facta manu, puraque magis perlucida gemma.
Nullae in fronte minae, nec formidabile lumen:
pacem vultus habet. Miratur Agenore nata,
quod tam formosus, quod proelia nulla minetur;
sed quamvis mitem metuit contingere primo,
mox adit et flores ad candida porrigit ora.
Gaudet amans et, dum veniat sperata voluptas,
oscula dat manibus; vix iam, vix cetera differt;
et nunc adludit viridique exsultat in herba,
nunc latus in fulvis niveum deponit harenis;
paulatimque metu dempto modo pectora praebet
virginea plaudenda manu, modo cornua sertis
inpedienda novis; ausa est quoque regia virgo
nescia, quem premeret, tergo considere tauri,
cum deus a terra siccoque a litore sensim
falsa pedum primis vestigia ponit in undis;
inde abit ulterius mediique per aequora ponti
fert praedam: pavet haec litusque ablata relictum
respicit et dextra cornum tenet, altera dorso
inposita est; tremulae sinuantur flamine vestes.
Publius Ovidius Naso [43 a.C.-18 d.C.], Metamorphoseon,  II

à mon Amie Margherita Paolini
Les Amitiés d’esprit se font par chaînes et rencontres, comme les Amitiés de cœur. Un Ami admiré nous fait connaître ses Amis, et ceux-ci nous plaisent par des traits qui sont aussi les siens. C’est par un Ami admiré que j’ai connu Margherita.

Come il Dio della Bibbia, nel momento della creazione, il geografo è obbligato a dare un nome a ciò che descrive: la toponimia, costruzione umana, è, di conseguenza, carica di motivazioni umane.
“Ut omnis natura in caelum et terram divisa est, sic caeli regionibus terra in Asiam et Europam. Asia enim iacet ad meridiem et austrum, Europa ad septemtriones et aquilonem. Asia dicta ab nympha, a qua et Iapeto traditur Prometheus. Europa ab Europa Agenoris, quam ex Phoenice, Manlius scribit taurum exportasse, quorum egregiam imaginem ex aere Pythagoras Tarenti.
Europae loca multae incolunt nationes. Ea fere nominata aut translaticio nomine ab hominibus ut Sabini et Lucani, aut declinato ab hominibus, ut Apulia et Latium, aut utrumque, ut Etruria et Tusci. Qua regnum fuit Latini, universus ager dictus Latius, particulatim oppidis cognominatus, ut a Praeneste Praenestinus, ab Aricia Aricinus.”
 M. Terentius Varro [116 a.C.-27 a.C.], De Lingua Latina, V
Il termine Europa è stato  utilizzato dai geografi per designare l’insieme delle penisole, delle montagne e delle pianure, all’estremità occidentale del continente euro-asiatico. In tale modo, sono stati gli stessi geografi a sollevare uno dei grandi problemi relativi alla definizione di Europa.
Se a Nord, a Ovest e a Sud il mare costituisce il confine naturale del continente qual è il confine a Est?
Le steppe dell’attuale Russia, la terra degli sciti nell’Antichità, il Bosforo e gli altipiani, che separano l’Anatolia dalle valli dell’Eufrate e del Tigri, sono zone indefinite, in cui l’Europa emerge dall’Asia.
Perché e come l’Europa, confusa con l’Occidente, da semplice nozione geografica, è divenuta il principio organizzatore della più corrente visione del mondo?
Perché e come questo termine Europa può essere, al tempo stesso, vettore di sentimenti di alterità odiosa e portatore di speranze umaniste?
È, forse, la più straordinaria parabola della storia mondiale quella che ha visto il passaggio dalla guerra fredda e dalla contrapposizione nucleare dei blocchi alla distensione tra Est e Ovest, all’emancipazione dell’Europa Orientale e, poi, alla decomposizione dell’ordine mondiale per l’insorgenza di nazionalismi e di fanatismi tribali, che impongono, ormai, la scadenza, sia pure in prospettiva, di un “governo mondiale dell’Umanità.” 
La Guerra del Golfo, nell’inverno del 1991, ha segnato il punto di spartiacque tra due epoche: gli anni della svolta mondiale e gli anni della frantumazione mondiale. Con una regola nuova e inquietante: quanto si sviluppava l’asse distensivo tra Est e Ovest, tanto si accentuava la contrapposizione aspra e impietosa tra Nord e Sud del mondo. Così, nel pianeta, si delineava una intesa tra le superpotenze, che consisteva nella riduzione delle armi nucleari e, tendenzialmente, un disarmo bilanciato, comprensivo anche delle armi convenzionali, che investiva gli arsenali di Washington e di Mosca, che toccava il destino del Patto di Varsavia e anche del Patto Atlantico. E, dall’altra parte, una accresciuta situazione di ingovernabilità dei conflitti regionali.
Il caso dell’Iraq dimostra che, nelle varie regioni del mondo, non interessate alla linea Est-Ovest, le superpotenze – una volta avviate a collaborare – contino meno di quanto contassero quando erano diverse. Quando erano divise e contrapposte, America e Unione Sovietica riuscivano a rappresentare ognuna una garanzia in un’area. Vi erano i Paesi dominati dal Comunismo e i Paesi dominati dagli Stati Uniti. In un certo modo, esisteva un bilanciamento. Il tramonto di quell’equilibrio del terrore ha scaricato sulle Nazioni Unite il compito fondamentale di garantire l’ordine mondiale, riproposto quella che era considerata l’utopia del “governo mondiale dell’Umanità”.

di
Daniela Zini



  1. Che cos’è l’Europa? Un oggetto reale, una entità storica e geografica, chiaramente identificata, o un mito, una costruzione puramente immaginaria, atemporale, destinata a spiegare e a rafforzare il legame sociale?
“Nessuna scienza è affare di filosofi più della geografia.”
Strabone [58 a.C. ca.-21/25 a.C. ], Geografia, I, 1, 1
La costruzione comunitaria costituisce un fenomeno politico senza precedenti. Il progetto di una cooperazione o di una unione tra i Paesi europei non è certo una idea nuova, perché la nozione di Europa e di Stato europeo si ritrova in filosofi quali Immanuel Kant [1724-1804] e Georg Wilhelm Friedrich Hegel [1770-1831]. La integrazione comunitaria rappresenta, tuttavia, un caso singolare, sia per la natura dei legami, che uniscono i suoi membri, sia per la importanza che assume sulla scena internazionale. Sovente percepita come un apparato tecnocratico e distante, l’Unione Europea è oggetto di una relativa disaffezione da parte delle popolazioni degli Stati Membri, che denunciano una mancanza di apertura e di partecipazione cittadina al suo seno. In questa diatriba si inseriscono nuove sfide, quali l’allargamento a Est, la candidatura turca e l’adozione eventuale di un trattato, che stabilisca una costituzione per l’Europa. Confrontata a queste molteplici problematiche, l’Unione Europea è, più che mai, in cerca della sua legittimità, alla ricerca della sua identità.


Il rapimento di Europa – Tiziano Vecellio [1559-1562]

L’idea dell’Europa inizia da un mito. Un mito greco, probabilmente tessuto su una trama semitica: la dea Europa – Oceanide dalle numerose sorelle, tra le quali figura Asia – sedotta e rapita dalle terre asiatiche da un biondo toro, di cui Zeus ha preso le sembianze, vola sul dorso dell’animale verso Creta, per esservi fecondata dal suo divino rapitore. La notte precedente il rapimento, un sogno premonitore le ha mostrato: “due terre disputarsi a causa sua, la terra di Asia e la terra di fronte” [Denis de Rougemont, Vingt-huit siècles d’Europe].
Anche se, come riferisce Erodoto [484 a.C.-425 a.C.], Europa “non è mai giunta in quel Paese che i greci chiamano, ora [X secolo a.C.], Europa”, si immagina, senza difficoltà, tutto ciò che si possa trarre dal ricco simbolismo di questo rapimento leggendario. Ha di che soddisfare, pienamente, l’ideologia che l’Occidente nutre delle sue origini e della sua identità: venuta da quell’Asia delle prime grandi civiltà, Europa, scelta tra tutte, è, bruscamente e deliziosamente, strappata dalla sua terra natale per ricevere il seme di Zeus, che destina la sua discendenza a un ruolo dominante. Probabilmente costruito per fondare, al tempo stesso, la filiazione asiatica e la specificità della Grecia, il mito di Europa è ripreso da tutti i popoli che si situano sulla scia ellenica.


Il rapimento di Europa - Paolo Veronese [1580]
Museo  di Palazzo Ducale - Venezia

Nelle sue Storie, che riferiscono i conflitti tra i greci [elleni] e i persiani [barbari], Erodoto, utilizza, per primo, il termine Europa sia come toponimo, sia come nome proprio, e conferisce alla nozione una importanza ideologica e politica maggiore. L’Europa, con al centro la città di Atene, si oppone all’Asia, l’Impero dei persiani.


Il rapimento di Europa -  Rembrandt [1632]

Gli elleni divengono, così, i guardiani del continente europeo, che il celebre storico greco erige a baluardo contro la tirannia persiana. La Guerra del Peloponneso [431-404 a.C.] che divide la Grecia, mette, temporaneamente, in secondo piano, la opposizione tra Asia e Europa. Non è che dalla Pace di Antalcida [386 a.C.], che attribuisce le città greche dell’Asia Minore, Cipro e Clazomene al Grande Re di Persia, Artaserse II, che la polarizzazione assume, di nuovo, rilievo. Nel suo Panegirico, l’oratore Isocrate esorta l’unione di tutti i greci contro i persiani, condannando l’attribuzione ingiusta delle città dell’Asia Minore e delle isole al Grande Re. La potenza crescente dell’Impero macedone lo porta, tuttavia, a rivedere il suo atteggiamento: nel suo scritto Filippo [346 a.C.], Isocrate preconizza l’intervento del Re di Macedonia, che dispone della più grande forza armata in Europa, contro l’Impero dell’Asia. Chiama, al contempo, i popoli europei – sottinteso i greci – a sostenere Filippo II di Macedonia [382 a.C.-336 a.C.].
“Restano da riassumere gli argomenti trattati, perché tu possa considerare nello spazio di pochissime righe la somma dei miei consigli. Affermo che tu devi essere il benefattore dei greci, il Re dei macedoni e dominare sul maggior numero possibile di barbari. Se farai ciò, tutti te ne saranno grati, i greci per i benefici di cui godranno, i macedoni, se li guiderai da Re e non da tiranno, gli altri popoli, se allontaneranno, grazie a te, il potere dispotico dei barbari e otterranno la protezione dei greci.”
Se, con Isocrate, la nozione Europa resta ancora strettamente legata alla Grecia, conosce, nell’opera di Teopompo di Chio una trasformazione: il Re di Macedonia è l’uomo più potente di Europa, capace – se vuole – di estendere la sua autorità su tutta l’Europa.


Il rapimento di Europa - François Boucher [1747]
Musée du Louvre - Parigi

All’epoca dell’Impero romano, un nuovo aspetto, già enunciato dai greci, assume maggiore rilevanza: la superiorità dell’Europa grazie ai suoi vantaggi climatici e geografici. Era stato Ippocrate di Coo [460 a.C. ca.-337 a.C.] ,  il mitico fondatore della medicina, il primo a teorizzare la superiorità dei greci sui popoli asiatici per motivi climatici:
“Un clima variabile produce una natura che si accompagna a modi fieri, impetuosi e discordanti, dacché frequenti paure producono una disposizione mentale violenta, mentre la quiete e la calma intorpidiscono lo spirito. In realtà, è proprio per questo motivo che gli abitanti di Europa sono più coraggiosi di quelli di Asia. Le condizioni poco mutevoli inducono a modi indolenti; le variazioni brusche, di contro, eccitano il corpo e la mente.”
Il geografo Strabone [58 a.C. ca.-21/25 a.C.] la descrive come un continente vario e il più adatto a produrre il migliore cittadino e la migliore forma di Stato. Riferendosi ai cambiamenti climatici e geografici, mette in epigrafe il fatto che l’Europa abbia prodotto popoli dominatori – greci, macedoni, romani – e abbia saputo creare le migliori condizioni per una vita guerriera, agricola e politica.
“L’Europa ha ricevuto dalla natura grandi vantaggi: essendo tutta disseminata di montagne accanto a pianure, dappertutto i popoli agricoltori e civilizzati vivono fianco a fianco con quelli guerrieri, ed essendo i primi più numerosi, la pace ha finito per prevalere.”


Il rapimento di Europa - Gustave Moreau [1869]

L’idea di una Europa superiore agli altri continenti è ancora distinta da Marco Manilio [I sec. a.C.-I sec. d.C.], il poeta considera la Libia un deserto sterile, popolato, unicamente, da serpenti velenosi e animali selvatici; quanto all’Asia, le riconosce una certa fertilità e un relativo benessere, ma nulla di più. Di contro, conferisce all’Europa tutti i vantaggi: i suoi uomini ne fanno il più grande territorio, i suoi artisti e i suoi eruditi la terra più feconda.


Il rapimento di Europa - Valentin Serov [1910]

Per molti di noi, Europa e Occidente sono pressoché la stessa cosa, per quanto Occidente, in quanto civiltà, abbia, da alcuni secoli, travalicato, ampiamente, le frontiere del vecchio continente. Noi difendiamo qui, la tesi che questa distinzione Europa-Occidente è più che una semplice questione di geografia o anche di storia. Corrisponde, infatti, a due concezioni del mondo che, dopo una coabitazione forzata e disagiata, sono chiamate a divergere, radicalmente, in un avvenire più o meno lontano. Etimologicamente, Europa [il cui nome proviene, forse, dall’accadico Erebu, che denota la terra del tramonto, in contrapposizione ad Asu, l’Asia, la terra del sorgere del sole] e Occidente [che prende il nome dall’espressione latina solem occidentem, ovvero sole morente, in contrapposizione a solem orientem, ovvero sole nascente] ricoprono lo stesso significato di natura geografica. Ma, quale che sia il punto di vista, Occidente è una apparizione ulteriore, secondaria, rispetto a Europa, che è prima, originaria. Se Erodoto, 2500 anni fa, si perdeva in congetture sulla origine del termine Europa, ignorava il termine Occidente, che, come il suo antonimo Oriente, non appare, come aggettivo, che, nel 395 d.C., con la divisione dell’Impero romano in due parti, alla morte di Teodosio I [347 d.C.-395 d.C.].  Riappare come sostantivo, intorno all’XI e al XII secolo, per la penna dei clerici [uomini di chiesa, che conoscevano bene il latino e il greco e avevano una buona cultura classica e una ottima cultura teologica], i quali, implicitamente almeno, identificano questo vocabolo con la Cristianità  e, più specificamente, con il Cattolicesimo romano, in antitesi alla religione ortodossa dell’Impero bizantino, poi, del suo successore, l’Impero russo.
Da queste considerazioni storiche si può dedurre che l’Occidente è, innanzitutto, una divisione dell’Europa da se stessa, che relega la sua metà orientale ai barbari e agli eretici.
Lo Scisma di Oriente del 1054 tra la Chiesa Cattolica romana e la Chiesa Ortodossa mette fine a sette secoli di intense lotte teologiche, iniziate, nel 330 d.C., con la divisione dell’Impero romano, allorché il Vescovo di Roma pretendeva arrogarsi la supremazia sui Patriarcati di Alessandria e Antiochia, Gerusalemme e Costantinopoli. Il Sacco di Costantinopoli, nel 1204, da parte dei Crociati riafferma, con inaudita violenza, questa rottura tra Europa occidentale latina ed Europa orientale greca, poi slava.
Più tardi, una terza Europa appare con la Riforma Protestante, che ricopre, essenzialmente, l’area culturale germanica, intersecandosi tra le altre due, senza pervenire, tuttavia, nonostante la disastrosa Guerra dei Trenta Anni [1618-1648], a spezzare l’influenza dell’Occidente cattolico e romano, che regnava da Vienna alla Sicilia. Il seguito di questa tragica storia è conosciuto: è quello di una doppia guerra civile che ha opposto, tra il 1915 e il 1945, da un lato – e, forse, si spera, per l’ultima volta – i resti dell’Impero di Occidente di Carlomagno, diviso tra una parte continentale [asse Berlino-Vienna-Roma] e una parte atlantica [asse Parigi-Londra-Washington], e parallelamente, fino a oggi, le due metà separate dell’antica Europa romana: l’Oriente ortodosso e comunista all’Occidente cattolico e protestante, laicizzato. Questo ultimo scontro, nonostante la caduta dell’utopia comunista, prosegue, in modo larvato, e minaccia di riprendere proporzioni drammatiche, come testimoniano i conflitti nei Balcani, attizzati dall’ingerenza aggressiva degli Stati Uniti e dai loro alleati occidentali.  

  1. Esiste un popolo europeo o occidentale?
“Iniziamo dall’Europa, per la varietà di forme, e la virtù degli uomini e delle forme politiche, e la grande disponibilità di beni, e, poi, è abitabile nella sua totalità.”
Strabone [58 a.C. ca.-21/25 a.C. ], Geografia, II, 5, 26
La domanda può sembrare assurda, dopotutto, perché i cittadini dell’Ovest europeo non hanno scelta: sono occidentali, per geografia e civiltà. Ma avremmo qualche difficoltà a chiamare orientali gli europei dell’Est: da un lato, dal 1989, l’Europa orientale non esiste più veramente come un blocco politicamente distinto, la maggior parte dei suoi Stati si sono riuniti all’Occidente; dall’altro, il termine designa, oggi, gli abitanti dell’Estremo Oriente, loro stessi più o meno occidentalizzati nei loro costumi e nella loro ideologia.
È Isidorus Pacensis o Isidoro di Badajoz o di Beja, che, per primo, nel 769 d.C., menziona gli  europei, Europenses [soldati di contrade diverse che andavano dall’Aquitania alla Germania e formavano l’armata del Maire du Palais], descrivendoci la loro gioia di tornare vittoriosi dalla Battaglia di Poitiers, nel 732, contro gli invasori arabi. La battaglia era durata sette giorni, al termine dei quali, gli europei avevano visto, con l’aiuto del cielo, le tende del campo nemico:
“Statim nocte praelium dirimente, despicabiliter gladios elevant, atque in alio die videntes castra Arabum innumerabilia ad pugnam sese reservant et exsurgentes de vagina, sua diluculo prospiciunt Europenses Arabum tentoria ordinata, et tabernacula ubi fuerant castra locata, nescientes cuncta esse pervacua, et putantes ab intimo esse Saracenorum phalanges ad praelium praeparatas, mittentes exploratorum officia, cuncta reperunt Ismaelitarum agmina effugata, omnesque tacite pernoctando cuneos diffugisse repatriando.”
Ma le tende degli arabi erano vuote, ai guerrieri di Carlo Martello [690 ca.-741], dopo il saccheggio, non restava più che tornarsene, festanti, ciascuno al proprio Paese:
“Europenses vero, soliciti ne per semitas delitescentes aliquas facerent simulanter celatas, undique stupefacti in circuitu sese frustra recaptant, et qui ad persequentes gentes memoratas nullo modo vigilant, spoliis tantum et manubiis decenter divisis in suas se laeti recipiunt patrias.”
Con l’occidentalizzazione del mondo, oggi, quasi totale, incontestabile, l’Occidente non ha più un luogo geografico preciso.
Secondo Oswald Manuel Arnold Gottfried Spengler [1880-1936], il termine designa una civiltà animata da uno spirito di conquista faustiana o prometea, che è, nonostante le apparenze, entrata in una lunga fase di declino dal Rinascimento.
Più recentemente, Samuel Phillips Huntington [1927-2008], ha riproposto la nozione di civiltà come un insieme di valori condivisi. Huntington non è, forse, il primo ad aver intravisto uno scontro delle civiltà nel mondo, tuttavia, il suo libro, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order [1996], che sviluppa una tesi che aveva, già, espresso, nel 1993, in un articolo apparso sulla rivista Foreign Affairs, è divenuto un riferimento obbligato dopo l’11 settembre 2001. Molti intellettuali e politici si sono ben guardati dal vedere negli attentati al World Trade Center e nella replica americana, in Afghanistan, l’inizio di uno scontro larvato tra Occidente e Islam, per timore di accreditare le tesi di Huntington. In sostanza, Huntigton pretende che, dalla fine della guerra fredda, sono le identità e la cultura a generare i conflitti e le alleanze tra gli Stati, e non le ideologie politiche o la opposizione Nord-Sud. Il mondo ha, così, tendenza a dividersi in civiltà che inglobano più Stati.  Non vi è, dunque, coincidenza tra Stato e civiltà. Per Huntigton, la civiltà rappresenta la entità culturale più larga. La civiltà “è il modo più elevato di raggruppamento e il livello più alto di identità culturale di cui gli esseri umani hanno bisogno per distinguersi dalle altre specie. Si definisce, al contempo, attraverso elementi oggettivi, quali la lingua, la storia, la religione, i costumi, le istituzioni e attraverso elementi soggettivi di auto-identificazione.” Secondo Huntington, sette o otto civiltà si dividono il mondo, sebbene non ne citi che cinque, la cinese, la giapponese, l’induista, la musulmana e l’occidentale. Non considera l’Africa come una civiltà in sé – diversamente da Fernand Braudel [1902-1985] –, preferendo riunire il continente alle altre civiltà. Riguardo all’America Latina, adotta una posizione ambivalente: talora, la considera una sotto-civiltà dell’Occidente, talora vi vede una civiltà distinta, incombente per gli Stati Uniti. Il mondo internazionale del dopo-guerra fredda è divenuto multi-civilizzazionale, secondo Huntigton, perché l’Occidente ha cessato di dominare il sistema internazionale con la fine dell’Imperialismo coloniale e la cessazione delle ostilità tra Stati occidentali. Gli Stati delle altre civiltà si sono, a loro volta, inseriti in questo sistema per interagire gli uni con gli altri. Così, grandi che siano state la potenza dell’Occidente e la attrattiva della sua cultura per le altre civiltà, la diffusione delle idee occidentali non ha prodotto una civiltà universale. Le civiltà esposte alle idee dell’Occidente ne hanno fatto propri i savoir-faire, senza tuttavia sposarne tutti i valori, come l’individualismo, lo Stato di diritto e la separazione tra spirituale e temporale. La modernizzazione degli Stati non-occidentali non ha portato, pertanto, la loro occidentalizzazione, ma rafforzato, piuttosto, l’attaccamento alla propria civiltà. Parimenti per la democratizzazione di diversi Paesi non-occidentali; la democrazia ha portato al potere partiti ostili ai valori occidentali. Secondo Huntington, si sta stabilendo un nuovo rapporto di forze tra le civiltà. Mentre l’Occidente vede la sua influenza e la sua importanza relative declinare, le civiltà asiatiche guadagnano in potenza economica, militare e politica e riaffermano i propri valori. Conoscendo una crescita demografica rapida, l’Islam è in preda a rivalità intestine e destabilizza i suoi vicini. La spinta demografica dell’Islam si accompagna a una risorgiva della religione islamica che, in diversi Paesi, si è palesata con l’ascesa del fondamentalismo, in particolare tra i giovani. Huntington, infine, stima che la sopravvivenza dell’Occidente dipenda dalla capacità e dalla volontà degli americani di riaffermare la loro identità occidentale, fondata sull’eredità europea. Il libro di Huntignton è, al contempo, una teoria delle relazioni internazionali e una critica del multi-culturalismo come politica interna. Imputa al multi-culturalismo americano di voler creare “un Paese dalle civiltà multiple, vale a dire un Paese che non appartiene ad alcuna civiltà e sprovvisto di una unità culturale”. Ritiene che lo scontro tra i sostenitori del multi-culturalismo e i difensori della civiltà occidentale costituisca il “vero conflitto” negli Stati Uniti. Se questi ultimi dovessero disoccidentalizzarsi, l’Ovest si ridurrebbe allora all’Europa, anch’essa alle prese con l’irruzione dell’Islam. Per arrestare il declino dell’Occidente, Europa e America del Nord dovrebbero ricercare una integrazione politica ed economica, come pure allineare i Paesi dell’America Latina all’Occidente, impedire al Giappone di staccarsi dall’Ovest, frenare la potenza militare dell’Islam e della Cina, mantenendo la superiorità tecnologica e militare dell’Occidente sulle altre civiltà.  Questo schema esemplificativo si accorda molto bene con la paranoia americana di fronte al risveglio della Cina e dell’Islam e non fa spazio ad alcuna potenza europea distinta. La tesi di Huntignton, che si ricollega alle riflessioni strategiche di Zbigniew Brzezinski [1928], è dettata da un opportunismo geopolitico, più che dall’osservazione dei fatti. Il suo leitmotiv può riassumersi in questo appello:
“Occidentali di tutti i Paesi unitevi dietro la bandiera stellata di fronte alle minacce barbare!”
L’America anglo-sassone, riconosciamolo, gode di una posizione egemonica incontestabile nel mondo dalla caduta dell’Unione Sovietica. È, inoltre, – e ciò, dall’origine della sua conquista dell’Ovest – la punta di diamante del dispositivo tecnico ed economico di occidentalizzazione del mondo e di mondializzazione dei mercati. Il punto debole dell’America, il difetto della sua corazza risiede, fin dall’inizio, nell’eterogeneità della sua costituzione etnica e culturale, nel poco di profondità della sua storia e delle sue tradizioni. La maggioranza WASP [acronimo di White Anglo-Saxon Protestant, che, in inglese, significa anche vespa, per indicare un cittadino statunitense, discendente dei colonizzatori originari inglesi, non appartenente, quindi, a nessuna delle tradizionali minoranze: nativi americani, afro-americani, ebrei, irlandesi, italiani, ispanici, europei orientali slavi, asiatici] si sente defraudata delle sue prerogative dalle potenti lobbies etniche, affariste e mafiose che si dividono, oggi, il potere negli Stati Uniti. Nel mondo, si mormora che l’America, caos di popoli e di culture, senza tradizione unificatrice, miri ad abolire ciò che non ha mai posseduto: tutte le tradizioni plurimillenarie che sono sopravvissute al rullo compressore della modernità conquistatrice. Senza andare fino alla tesi, non dimostrabile, del complotto in questo senso, si può constatare che è, effettivamente, ciò che accade sul terreno: laddove appaiono i prodotti della civiltà occidentale americana, inclusa l’Europa, questi stessi si insediano, scalzando la cultura locale. Ma l’ideologia occidentalista [Aleksandr Aleksandrovich Zinovyev] si impone ancora più efficacemente con la diffusione delle regole di produttività e di mercato, “delocalizzanti” e sradicanti, legate agli investimenti e ai prestiti concessi dagli organismi internazionali.
Sarebbe illusorio pensare che le barriere doganali possano bloccare il meccanismo. Il fallimento dei tentativi autarchici, nazionalisti o comunisti, è una grande lezione del XX secolo. La soluzione è piuttosto da ricercare in un ritorno di coscienza etnica o culturale, riscontrabile un poco ovunque, in questo momento, che permetta di limitare gli eccessi del processo di mondializzazione e di riorientarne le opzioni nel senso scelto dai popoli destinatari. L’Europa ha un ruolo-chiave da svolgere in materia, perché è, innegabilmente, la matrice della civiltà occidentale, monoteista e prometea, la cui fiaccola è stata ripresa dall’America. Ma la sua cultura-madre di origine indo-europea, greco-romana, germanica o slava, resta vivente nelle profondità del suo inconscio collettivo, nella memoria e nella tradizione occultate, sempre pronte a riemergere in tempo di crisi, con tutte le loro risorse. L’America, pollone tardivo della civiltà, è il vettore essenziale dell’Occidente, il conquistatore dell’Ovest per eccellenza.
L’Europa è, per forza di cose, l’Occidente. Ma non è solo l’Occidente.  Figlia della Grecia, l’Europa nasce alla fonte della tragedia e della politica. Il ricorso a questa eredità oscurata potrà, forse, salvarla dalle impasses occidentaliste e tracciare una nuova via verso un avvenire che, al di là del nihilismo attuale, non può riannodare con la storia e il destino, il tragico e il politico. In breve, l’Europa non è, certo, più completamente se stessa, sotto l’influenza del modernismo occidentale; ma non è neppure ancora perfettamente occidentalizzata come l’America. La sua identità composita euro-occidentale cerca una via propria nei labirinti intricati della tecno-struttura mondialista e a fronte delle ambizioni geopolitiche dell’America totalitaria. Questa ricerca di indipendenza può, inoltre, renderla solidale con le etno-resistenze che, qui e là, tentano di spezzare le catene dell’influenza occidentalista. Il risveglio di una coscienza culturale europea, sola alternativa che possa trarci dall’implosione attuale, è portatore di un nuovo rapporto con la tecno-struttura anonima che manipola il destino dei popoli senza il loro consenso. Implica anche una geopolitica di riconoscimento e di coesistenza dei popoli e delle loro tradizioni in seno al sistema-mondo, in luogo della loro negazione, quale è praticata dall’Occidente. Per il momento, il Vecchio Continente non sembra disposto ad accettare questa sfida, ma l’aumento delle minacce legate all’apertura storica presente, la nuova multi-polarizzazione del mondo e la necessità di opporre un contro-potere alla dittatura americana potrebbero costringerla, prima di quanto creda, a darsi la politica dei suoi mezzi.
Al tempo della guerra fredda, l’Europa era divenuta la prima linea difensiva dell’America. Era anche una prova tangibile del successo della politica americana del dopo-guerra. La sagace generosità del Piano Marshall aveva pagato, l’Europa dell’Ovest non era divenuta comunista e non aveva raggiunto il blocco sovietico. L’America, come Monsieur Perrichon, l’eroe di Le Voyage de Monsieur Perrichon [1860] di Eugène Labiche [1815-1888], ci amava, tanto più che ci aveva salvati. Le difficoltà dell’Europa richiamano l’America alle sue. Di riflesso ai suoi successi, l’Europa è divenuta uno specchio dei suoi limiti. Non è abbastanza dire che la crisi europea intervenga in un difficile momento per gli Stati Uniti, che rende ancora più aleatoria la speranza di una ripresa economica, prima della scadenza elettorale delle Presidenziali americane.
Barack Hussein Obama [1961] ha ignorato l’Europa, l’Europa si porta alla sua attenzione. La crisi europea ha, certo, cadute dirette sulla economia americana, ma forza, soprattutto, gli Stati Uniti a far fronte a ciò che loro rifiutano, ancora, di fare: l’ingresso in un mondo che non dominano più come facevano ieri. A tale proposito, l’appello di aiuto dell’Europa alla Cina, quale che sia la risposta poco entusiasta di quest’ultima, è particolarmente difficile da accettare per Washington. Simboleggia le trasformazioni profonde del mondo. Nel 1950, l’Occidente dietro gli Stati Uniti rappresentava il 68% della ricchezza mondiale. È meno del 43%, oggi, e non dovrebbe essere che il 32%, nel 2050, secondo le proiezioni di istituzioni finanziarie, quali la Goldman Sachs [1869]. La Cina è, già, la seconda potenza economica mondiale e il Brasile sta per divenire la sesta economia del pianeta, superando, così, la Gran Bretagna.
Anche se volesse venire in aiuto dell’Europa, l’America ne sarebbe ben incapace!
Sarebbe crudele evocare, qui, la storiella del cieco e del paralitico per descrivere lo stato di decadenza competitiva, che caratterizza, ormai, le relazioni tra America ed Europa. Certo, l’America spera, sempre, di poter fare assegnamento sull’Europa.
Su tale punto, la riuscita della NATO in Libia appare un precedente felice, ma può servire da modello?
Un dittatore è caduto per un costo – agli americani piace sottolinearlo – insignificante per Washington, lo 0,1% del costo del loro impegno in Afghanistan.
L’America può non essere in prima linea?

Certo, non è stata l’Unione Europea, ma, essenzialmente la Francia e la Gran Bretagna ad avere svolto un ruolo di primo piano in questa avventura singolare. Ma l’America, grazie alle potenze europee, non si è sentita sola nel suo “interventismo umanitario”, ha trovato dei relais.
Dove li troverebbe domani se l’Europa, in piena tempesta finanziaria, politica e identitaria, si trovasse costretta a ripiegare su se stessa per curarsi le ferite?  
Il sogno dell’America era di non doversi più preoccupare dell’Europa, considerata una questione regolata e superata.
Si è resa conto che non è così.             


Daniela Zini
Copyright © 12 giugno 2012 ADZ